A LADY YVONNE SURSOCK COCHRANE

L’honneur qui s’éclipse!

      La vie a voulu que cette fois elle parte !

      Laissant derrière elle une œuvre mille fois recommencée et cette fois éclatée !

      Le cataclysme du port a eu raison de ce siècle du grand Liban, en touchant avec lui une partie importante de notre patrimoine, et pour l’ironie du sort, emportant le même jour une grande dame témoin et symbole d’une époque qui s’en allait !

      La vie nous a appris qu’il fallait devenir pour être  écouté ;

      Elle  n’avait pas besoin de devenir…, elle était déjà née quelqu’un !

      Dans ses veines coulait la volonté de réaliser et de mettre en valeur l’immensité du pouvoir du rêve.

      Elle avait rêvé d’un Liban où les valeurs prévalaient et où le patrimoine rattacherait aux racines l’homme à sa terre !

      C’était une personne qui s’est démarquée pour exceller, en fédérant ses qualités avec la fermeté de l’acier.

Son corps frêle qui abritait sa volonté de fer incarnait le vrai pouvoir des femmes que d’aucuns revendiquent.

      Elle est l’étoile filante, la lune éphémère, le soleil couchant et tous les crépuscules réunis dans cette fin de siècle du grand Liban. Elle est sa jumelle sa lutte, mille luttes et mille résurrections.

      Merci d’avoir construit sans détruire les  autres mais en leur servant d’exemple.

      Merci la grande dame, de ce que vous avez donné aux valeurs morales d’une époque où la femme luttait pour prendre sa place.

      Votre visage où les rides étaient le calendrier d’une époque ne vieillira guère, il inspirera toujours noblesse et respect.

      Reposez en paix, votre œuvre se poursuivra.